Le déclic
Un énième scroll sur Instagram.
Une influenceuse donne des leçons de vie :
« Si ça ne me fait pas grandir, ça dégage ! »
Simple. Radical. Pas faux.
Je l’ai appliqué… aux réseaux sociaux.

Le constat
J’ai été un enthousiaste des réseaux.
Twitter m’a offert des rencontres, des idées, des anecdotes inoubliables. J’aurais de quoi remplir des carnets entiers.
Mais aujourd’hui, est-ce que ça me fait encore grandir ?
Pas besoin de faire une liste avantages / inconvénients : le bilan est catastrophique.
Et pourtant on s’accroche. À ces petits trucs positifs, à la dose de validation, aux miettes d’attention. On s’y accroche… pour continuer à se soumettre.
Oui, se soumettre. Car dans le digital, quand c’est gratuit, c’est vous le produit.
Et je refuse désormais d’être le produit de multinationales dirigées par des gens dont – doux euphémisme – je ne partage aucune valeur.
Le ras-le-bol
Je pense à cette phrase de Michel Serres à propos du gains d’espérance de vie et du temps passé devant la télévision :
« le temps qu’ils ont gagné ils le consacrent à devenir cons ! »
On pourrait dire la même chose des réseaux. Avant, on s’indignait que les chaînes vendent du “temps de cerveau disponible”.
Aujourd’hui, les champions de la tech sont ceux qui exploitent le mieux notre attention.
Bruno Patino appelle ça “l’économie du poisson rouge”. Je n’ai pas envie d’en faire partie. Je veux sortir de mon bocal.

Alors voilà : j’ai quitté Twitter. Instagram suit. Facebook… on verra si j’y arrive.
Et je vois bien que LinkedIn prend doucement la même pente.
La question qu’on évite
Je pourrais encore citer Damasio, ou Stiegler, mais en vrai, la question est simple, et nous la connaissons tous :
Pourquoi continuons-nous à utiliser ces plateformes, alors qu’on sait ce qu’elles nous coûtent ?
Pour ma part, j’ai décidé d’arrêter.
Mais j’ai envie de continuer à partager mes images. Et de rester en lien avec ceux que j’aime.
Alors voilà ce site. Un lieu plus calme. Moins “instantané”. Plus vrai.
Ce que je perds
Je ne saurai plus, en un clic, où untel est en week-end, ni ce que unetelle a fait comme performance sportive à midi.
Il faudra me le dire autrement. En vrai. Par message. Par mail. Par café.
Je perdrai aussi la petite dopamine de l’algorithme :
Le “nouveau follower” qui like tous mes posts.
Les “réels” (quel nom pour un truc si faux) qui défilent sous le pouce.
Les images de Phil Penman, Georges Steinmetz, Georgios Dermentzis, Kaiziel Bastiaan Woudt (désolé je ne cite pas tout le monde) que je découvrais au hasard.
Je ne suivrai plus en temps réel la production artistique d’Anne Ruthmann (quel talent !), Aziza Assad, Curtis Wiklund, ou le binôme Daniel Rueda + Anna Devís. Eh bien, je mettrai leurs sites dans mes favoris.
J’irai à leurs expos. J’achèterai leurs livres.
Et pour l’actu locale ?
Je prendrai un abonnement à Ouest France. C’est radical… mais efficace.
Ce que je gagne (en tout cas je l’espère !)
Je gagne du regard.
Je reprends possession de mon attention, et du temps pour faire de nouvelles images.
Le regard d’un photographe (même amateur comme moi), c’est tout le contraire d’un scroll infini. C’est un arrêt. Un choix. Une lumière. Un doute. Une présence.
Ce site, c’est ma façon -très modeste – de résister.
De continuer à montrer. À partager. Mais autrement.
📸 Et maintenant ?
Alors voilà : ici, tu ne trouveras pas de feed addictif, pas de stories qui s’auto-détruisent.
Juste des images. Des textes. Des moments. Ce que mes yeux ont vu.
“Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.”
— Marcel Proust
Les paysages que je montre ici sont connus.
Mais j’essaie de les regarder à ma manière, et de vous les montrer tels que je les ai vus.
🙌 Abonnez-vous
Pas pour l’algorithme.
Pas pour booster ma “visibilité”.
Juste parce que ça rendra mon sevrage plus doux.
Et, soyons honnête : ça me fera plaisir. –> C’est ici
Jean-Jacques
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